Esquisses de portraits tibétains, Tibet, 1995-2003

Tirage gélatino-bromure d’argent émulsionné sur papier pH neutre, réalisé par l’artiste, 105 x 76 cm et 76 x 56 cm

 

 

 

 

« Sur toile ou sur de grandes feuilles Velin d’Arches émulsionnées à la main, des Tibétains nous regardent. Seuls, à deux ou trois, puis dans des groupes où les enfants se figent devant la chambre en grand format, l’intensité de leurs regards nous captive et rend visibles et à la fois douloureux le désir et l’impossibilité de la parole. C’est d’ailleurs le mot “parle”, inscrit à même le négatif, qui vient compléter, dans la série des “portraits dessinés”, un des visages brouillés par un travail pictural. »

Christian Caujolle, 2003

« Contrairement à d’autres photographies d’inspiration ethnographique, la série des “Esquisses de portrait” (1996), dans “Talk”, est un puissant exemple de la voix interrogative inscrite dans la photographie noir et blanc de Gao Bo. Cette image incorpore maculages et écritures manuscrites – comme autant de graffitis ou de notes –, qui dé-présentifient l’image, la re-présentant comme source de difficultés (il est essentiel pour que ces effets temporels puissent entrer en jeu que la “déformation” intervienne sur le plan de l’image et non pas dans le monde même de l’image). Au demeurant, une telle altération peut combiner les temps (passé, présent et futur) à mesure que nous percevons un problème préexistant, sa présence et la possibilité d’une solution future (ou la perpétuation dans le futur de l’état problématique...). Oraculaire. Le statut d’une question posée. »
La Photographie noir et blanc en Chine – La Rhétorique du temps en tant que définition du genre, Peter Nesteruk, 2016.

Éditions nationales chinoises d’art photographique.